Au cours de la longue et riche histoire du football, l’Italie a toujours brillé par un « Calcio » envié de tous et des clubs dominants. Et s’il fut bien une époque où la Serie A attirait fans, téléspectateurs et joueurs, il faut regrettablement constater la déchéance de ce championnat, des années 2010 jusqu’à l’arrivée d’un certain Cristiano Ronaldo chez la Vieille Dame à l’été 2018. Récit d’un portugais qui a redoré l’image du football italien.
Unis par un but légendaire
Le 3 avril 2018, un soir de quart de finale de Ligue des Champions. Un retourné acrobatique de CR7 qui se faisait ovationner par tout le stade. Si l’on devait parler d’amour, on dirait que ce fut un soir de coup de foudre. Par la suite, la Juve s’est fait sortir par les Madrilènes (vainqueurs de l’édition), mais une histoire est née entre le quintuple Ballon d’Or et l’Italie. Lors de l’été 2018, c’est un coup de tonnerre : la légende Cristiano Ronaldo, après 9 ans passés au Real Madrid, signe chez les Bianconeri. La toile s’enflamme, tous les yeux sont rivés sur l’Italie, qui peut désormais se targuer d’avoir au menu l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football. Rien que ça. À partir de là, la Série A ouvre un nouveau chapitre de sa longue histoire.
Un retour médiatique fulgurant
Si la Serie A était à la traîne médiatiquement, l’homme au demi-milliard de followers était là et les choses n’ont pas tardé à bouger. Sur les réseaux sociaux, le nouveau numéro sept de la Juve occasionne une flambée sans nom : 12 millions de followers Instagram avant et plus de 50 millions à son départ. Les comptes de la Ligue ne sont pas en reste : 675 000 followers avant et plus de cinq millions après, pour la chaîne YouTube. L’engouement monte et tout le monde veut être sûr de suivre minutieusement la star portugaise. Selon Guido Vaciago, chef de la rubrique « Juve » chez Tuttosport, le journal a vu son nombre de vues augmenté de 35% sur ses directs. Les statistiques des médias italiens ont littéralement explosé avec des augmentations de vente : plus de 15% de vente en une année pour Tuttosport, par exemple.
L’engouement hors d’Italie, lui aussi, est de retour. La Ligue, qui échouait à vendre ses droits TV aux tarifs escomptés, s’est vu empiler les demandes de retransmission. Tout le monde voulait être sûr de diffuser au moins le Top 3 italien pour Ronaldo. Il faut dire qu’avant ça, nombre de pays avaient oublié l’existence de ce championnat qui n’était plus présent que dans les journaux de sport.
Une concurrence reboostée
Les clubs de Serie A n’avaient jamais autant dépensé que lors de l’arrivée de CR7. L’été 2018 a d’ailleurs représenté un record de dépenses avec plus d’un milliard d’euros selon Transfertmarkt. Du jamais vu. Preuve que tout le monde voulait être apte à challenger au maximum le meilleur joueur de l’histoire selon certains. Cette lancée s’est même inscrite sur le long terme, car depuis cet été 2018, jusqu’à aujourd’hui, les clubs italiens dépensent toujours plus que les clubs français, espagnols et allemands. C’est pourquoi l’impact de Cristiano Ronaldo sur le football italien est facile à mesurer. Il est d’une immensité remarquable.
CR7 est arrivé en Italie tel un éclaireur et a mis fin à tous les clichés qui faisaient le quotidien du football dans la botte. Si l’un des meilleurs joueurs de l’histoire est transféré en Italie, c’est la porte ouverte pour tous, avec l’assurance que quelque chose de très intéressant s’y passe. « The show must go on ». Ainsi, des vagues de joueurs de haut niveau ont déferlé sur la Serie A jusqu’à présent. Joao Cancelo, Danilo, Romelu Lukaku, Théo Hernandez, Christian Eriksen, Achraf Hakimi, Mathis De Ligt, Luis Muriel, Alexis Sanchez, Hirving Lozano, Arthur, Victor Osimhen, Rafael Leao, Adrien Rabiot, etc, pour ne citer qu’eux. L’Italie peut désormais « faire le poids » face aux autres membres du Top 5. Que ce soit pour des jeunes pépites que pour des joueurs affirmés, aller en Serie A n’est plus un sacrilège.
Une côte à la hausse
Le public italien aussi retombe amoureux de son championnat. Le phénomène Ronaldo a précipité des milliers de supporters dans les divers stades de la Ligue. Une Juve presque à guichets fermés à tous les matchs à domicile, soit 39 523 places occupées en moyenne sur 41 500, selon Calciomio. Le renouveau est tel, qu’en 2020, 5 090 668 spectateurs sont allés dans les stades italiens. Total le plus élevé depuis l’instauration du championnat à vingt clubs, ajoute le média local. L’affaire est poussée encore plus loin lorsqu’en janvier 2020 la moyenne de spectateurs atteint la barre des 27 000. Un record depuis la saison 2000/2001 et ses 29 000 spectateurs.
Trois saisons en Italie, 101 buts, deux titres de champion, une Coupe d’Italie, deux super coupes, une fois meilleur buteur et deux fois meilleur joueur du championnat. Ainsi, Cristiano Ronaldo a sans aucun doute été le meilleur joueur d’Italie entre 2018 et 2021. Mais son plus grand accomplissement dans la botte reste, sans conteste, la lumière qu’il a ramenée sur un championnat en perdition depuis de nombreuses années. Tel un phénix, la Serie A renaît de ses cendres, et l’architecte de cette renaissance s’appelle bien Cristiano Ronaldo.
Magnifique ❤️❤️