Italie : qu’attendre de Naples cette saison ?

Après un exercice 2022-23 exceptionnel, Naples aborde cette nouvelle saison non-plus avec la casquette d’outsider, mais avec le statut de favori pour le Scudetto (Italie) et de sérieux prétendant pour soulever la Coupe aux grandes oreilles. Alors que les hommes de Rudi Garcia vont tenter de conserver leur titre de champions d’Italie et qu’ils souhaitent réaliser un parcours honorable en coupes, les Partenopei vont tout de même devoir se méfier de plusieurs trouble-fête bien déterminés à ne leur faire aucun cadeau.

Présentation du contexte de la saison 2022-23

Après un été 2022 bien animé par le départ de nombreux cadres du vestiaire du côté de Naples (Lorenzo Insigne, Kalidou Koulibaly ou encore Dries Mertens), l’effectif dirigé par Luciano Spalletti s’en retrouve totalement chamboulé. Pour pallier tous ces départs, le légendaire président du club, Aurelio De Laurentiis, recrute massivement et enrôle des joueurs tels que Kim Min-jae ou encore le jeune Géorgien Khvicha Kvaratskhelia, recruté pour évoluer aux côtés de Victor Osimhen.
Alors qu’une saison de transition est attendue après tant de changements, Naples démarre sur les chapeaux de roues en Serie A et en Ligue des Champions. Les Partenopei n’ont essuyé leur premier revers toutes compétitions confondues que lors du 18ème match officiel de la saison, contre les Reds de Liverpool (2-0, J6 Ligue des Champions). 

Les hommes de Luciano Spalletti enchaînent les grosses prestations et prennent une avance confortable en tête du classement de Serie A devant l’AC Milan, l’Inter Milan, la Lazio ou encore la Juventus. Lors de la 33ème journée de championnat, au terme d’un déplacement difficilement négocié sur la pelouse de l’Udinese (1-1), le SSC Napoli est sacré champion d’Italie pour la 3ème fois de son histoire, 33 ans après leur deuxième sacre. Portés par le monstrueux Victor Osimhen (31 buts en 39 matchs), les Partenopei ont déjoué les pronostics et ont prouvé qu’ils pouvaient figurer au rang des meilleures équipes européennes, en proposant un football soyeux, offensif et spectaculaire.
Seule ombre au tableau, le parcours en coupes. Bien que les pensionnaires du stade Diego Armando Maradona aient roulé sur la concurrence nationale en championnat, la Cremonese (19ème de Serie A à l’issue de l’opus 2022-23) a tout de même eu raison des envies de doublé Coupe-Championnat de Naples dès les 8ème de finale de la Coupe d’Italie (2-2, 4-5 aux TAB). En Ligue des Champions, les joueurs de Luciano Spalletti se sont inclinés face à l’AC Milan dans un quart de finale 100% transalpin (2-1 sur l’ensemble des deux rencontres).

Point sur l’entraîneur et sur l’effectif

Au terme d’une saison historique pour la formation transalpine, le technicien à l’origine du merveilleux visage affiché par le club du sud de l’Italie a plié bagage. En effet, après deux ans passés sur le banc de touche de Naples, Luciano Spalletti a quitté ses fonctions pour prendre les rênes de la sélectionne nationale italienne. Un véritable coup dur pour les supporters napolitains, le vestiaire du club, mais aussi pour les admirateurs de football. Pour pallier ce départ inattendu, la direction des Partenopei a placé sa confiance en Rudi Garcia, le coach français qui sort d’une expérience mitigée en Arabie saoudite, du côté d’Al-Nassr.

Alors qu’il a déjà fait ses preuves en Italie avec l’AS Rome (2013-2016), l’entraîneur de 59 ans aura la lourde tâche de maintenir le niveau de jeu de son équipe. Avec ce nouveau visage sur le banc de l’équipe, les principes de jeu ne devraient pas s’en trouver fondamentalement bouleversés. Tout comme son confrère italien, Rudi Garcia s’appuie sur un 4-3-3 à plat et peut encore aligner la paire Osimhen – Kvaratskhelia en attaque. Alors que l’effectif à la disposition de l’ancien entraîneur de l’OM n’a presque pas évolué (la seule perte majeure est celle de Kim Min-jae, qui a rejoint le Bayern Munich), tout est réuni pour que ce dernier puisse donner de la continuité à la bonne période du SSC Napoli. Reste à savoir si Rudi Garcia s’acclimatera correctement à l’environnement napolitain.

Qu’en est-il des rivaux ?

Alors que l’effectif de Naples reste sensiblement identique à celui de l’exercice précédent, ceux des rivaux directs en Serie A ne sont pas dans le même cas de figure.

Tout d’abord, l’Inter Milan. 3ème de Serie A la saison passée, les Nerazzurri n’ont pas passé un été tranquille. En effet, de nombreux cadres ont quitté le navire, comme André Onana (parti à Manchester United), Milan Skriniar (parti au PSG librement), Edin Dzeko (Fenerbahçe gratuitement), Romelu Lukaku (fin de prêt) ou encore Joaquin Correa (Marseille). Pour étoffer un vestiaire orphelin de plusieurs membres, la cellule de recrutement de l’Inter a abattu un travail monstrueux sur le mercato. Une pléiade de profils plus différents les uns que les autres est venue compenser les départs.
Ainsi, Benjamin Pavard, Alexis Sanchez, Marko Arnautovic, Yann Sommer, Juan Cuadrado, Davide Frattesi, Marcus Thuram ou encore Yann Bisseck ont rallié la Lombardie. Reste à savoir si les recrues parviendront à se montrer à la hauteur des attentes placées en elles. Une chose est sûre, l’effectif des Nerazzurri possède de nombreux éléments à faire valoir en championnat.

Ensuite, l’AC Milan. Champions d’Italie en 2022, les Rossoneri n’ont pas su confirmer lors de la saison 2022-23. En dépit d’un parcours européen mémorable, les hommes de Stefano Pioli se sont effondrés en Serie A et se sont qualifiés en Ligue des Champions grâce au retrait de points imposé à la Juventus Turin. Conscients qu’il fallait repartir sur de nouvelles bases, les dirigeants milanais ont réalisé un des mercatos les plus intéressants en Europe. Avec pas moins de 114 millions d’euros dépensés cet été, l’AC Milan affiche un visage bien différent de celui de la saison dernière.
Du côté des départs, Sandro Tonali a rejoint Newcastle contre un chèque de 70 millions d’euros, Charles De Ketelaere (Atalanta), Alexis Saelemaekers (Bologne), Divock Origi (Nottingham Forest), Matteo Gabbia (Villarreal) ou encore Fodé Ballo Touré (Fulham) sont partis en prêt. Du côté des arrivées, pas moins de dix renforts ont posé leurs valises à San Siro parmi lesquels sont présents Ruben Loftus-Cheek, Noah Okafor, Samuel Chukwueze, Yunus Musah ou encore Christian Pulisic. Un effectif rajeuni qui propose un football alléchant, pas de doute, l’AC Milan va s’inviter dans la course au titre cette année !

Enfin, la Juventus Turin, forte de son tandem Dusan Vlahovic – Federico Chiesa, n’a pas de quoi rougir devant le haut de tableau de Serie A. L’effectif déjà bien fourni des Bianconeri a été complété par les arrivées de Timothy Weah, qui provient du LOSC, et de Facundo Gonzalez, arrivé tout droit depuis Valence. Reste à savoir si Massimiliano Allegri parviendra à rendre homogène cet effectif de 24 joueurs. Ne pas participer à la moindre compétition européenne aidera certainement la Vieille Dame à réaliser un bon championnat. Affaire à suivre.

Quelles sont les attentes en Italie et en Ligue des Champions ?

Annoncer Naples comme favori pour un back-to-back en championnat et comme un sérieux prétendant à la Ligue des Champions serait un euphémisme. Avec un effectif aussi complet, les Partenopei seront évidemment présents dans la course au titre et, fort de leur expérience acquise grâce au sacre lors de la saison 2022-23, ont largement les capacités de défendre leur titre. Attention tout de même à la concurrence qui se fait plus rude que la saison dernière. En attestent les premiers résultats en demi-teinte des Napolitains. Après quatre journées, les champions d’Italie ont déjà perdu contre la Lazio (1-2, J3 Serie A) et ont partagé les points avec le Genoa (2-2, J4 Serie A). Actuellement 5èmes, les Partenopei ont 5 points de retard sur le leader, l’Inter. Bien évidemment, ces derniers ont encore largement le temps de rattraper ce léger retard !
En Ligue des Champions, Naples devrait assez aisément s’extirper de son groupe composé du Real Madrid, de Braga et de l’Union Berlin. Arrivé en quart de finale en 2022-23, le SSC Napoli va évidemment tenter de réaliser un meilleur parcours cette année, et va sans doute tenter de se frayer un chemin jusqu’en finale de la compétition. Une chose est sûre, les hommes de Rudi Garcia seront de la partie sur chaque front des différentes compétitions qu’ils disputeront !

Avec un XI de départ et une philosophie de jeu sensiblement identique par rapport à la saison dernière, Naples devrait vraisemblablement continuer sa moisson sur le championnat italien, bien que les concurrents directs semblent afficher une concurrence plus rude que la saison passée. Une bataille avec les deux clubs de Milan et la Juventus Turin se profile déjà en ce début d’exercice.
En Europe, les Partenopei sont avides de faire mieux que l’année dernière et pourraient créer la surprise sur la scène européenne !

Hugo Cammilleri