La Belgique possède un championnat propice à l’épanouissement des jeunes pousses. Dernièrement, Victor Osimhen, Jonathan David ou encore Jérémy Doku ont brillé sur les terres du royaume avant de lever les voiles vers le championnat français. Cette saison encore, de nombreux espoirs de moins de 20 ans jouent les premiers rôles.
Zeno Debast – RSC Anderlecht (19 ans) : la relève de la garde

Alors que la Belgique connaît depuis plusieurs années une pénurie de défenseurs centraux pour son équipe nationale, un jeune espoir éclot depuis plusieurs mois du côté de Bruxelles : Zeno Debast. À l’âge de sept ans, le jeune Debast pose ses valises à Neerpede, le centre de formation d’Anderlecht.
Formé en tant que milieu offensif, il est par la suite repositionné en défense centrale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le garçon a conservé la qualité technique d’un numéro 10. Doté d’une excellente conduite de balle et d’une vraie qualité à la relance, il se montre aussi adroit des deux pieds pour distiller de longs ballons. Debast correspond au profil type du défenseur moderne : rapide, propre dans ses interventions et capable de se projeter vers l’avant.
Cette saison, il s’est taillé une place de titulaire indiscutable à Anderlecht. Au sein d’un club en pleine crise, Debast est l’un des rares à donner satisfaction. Alors qu’il n’a que 21 matchs professionnels dans les jambes, il est sélectionné par Roberto Martinez pour disputer des matchs de Ligue des nations avec les Diables rouges. Le défenseur fait aussi partie de la liste des 26 sélectionnés pour la Coupe du monde au Qatar. Il ne dispute toutefois pas la moindre minute du tournoi, achevé dès le premier tour par ses coéquipiers.
Si le jeune joueur impressionne, il semble clair qu’il ne possède pas encore tous les réflexes d’un défenseur de formation. À plusieurs reprises cette saison, l’Anderlechtois a montré des difficultés au marquage de centres aériens. De même, le Belge se montre parfois friable lorsqu’il doit défendre en reculant. Mais il s’agit bien là de défauts qui se corrigent avec le travail et l’expérience. À seulement 19 ans, Debast est probablement le défenseur le plus prometteur qu’ait connu le Sporting d’Anderlecht depuis un certain… Vincent Kompany.
Arthur Vermeeren – Royal Antwerp (18 ans) : le cerveau précoce

En novembre 2022, Arthur Vermeeren, pas encore majeur, connaît sa première titularisation lors d’un match de Coupe de Belgique avec l’Antwerp. Depuis, le milieu de terrain n’a pratiquement plus loupé la moindre minute de jeu au sein du onze anversois. Le jeune Belge nage comme un poisson dans l’eau dans une équipe qui fait partie des prétendants au titre pour la fin de saison. Durant ses jeunes années, « Tuurtje » évolue en défense centrale. En 2018, il rejoint le centre de formation du Royal Antwerp avec un projet ficelé à l’avance avec le club : monter d’un cran sur le terrain pour évoluer en tant que milieu défensif.
À ce poste, les qualités techniques du jeune Belge sont davantage exploitées. Doté d’un QI foot au-dessus de la moyenne, Vermeeren impressionne par sa vista et sa prise d’informations sur le pré. Malgré son jeune âge, le milieu de terrain n’a jamais peur de jouer vers l’avant ou de se rendre disponible lorsque ses coéquipiers sont sous pression. Lorsque le cuir passe par ses pieds, le milieu de terrain parvient à chaque fois à le mettre au service du jeu. Une maturité exceptionnelle pour un joueur qui fêtait ses 18 ans il y a seulement quelques semaines.
Sur le terrain, Arthur Vermeeren est aussi un acharné qui parcourt un paquet de kilomètres. Ses interventions défensives sont précieuses et toujours soignées. Sur le plan physique, il va toutefois devoir s’épaissir s’il veut espérer atteindre le très haut niveau. Le jeune homme est parfois encore un peu tendre dans les duels ou lorsqu’il s’agit de se projeter vers l’avant balle au pied. Ce milieu de terrain prometteur peut compter sur un cadre adapté pour progresser. À l’Antwerp, il évolue sous les ordres d’un tout grand médian des années 2000, le Néerlandais Mark van Bommel.
Bilal El Khannouss – Racing Genk (18 ans) : le talent sans les chiffres

Lors de la dernière cérémonie du Soulier d’or belge, Bilal El Khannouss a décroché le prix du meilleur espoir du championnat. Ce Belgo-Marocain, né en 2004, est peut-être bien le plus grand talent pur de Pro League. Formé du côté d’Anderlecht, il signe à 14 ans au Racing Genk. En 2022, il est l’un des principaux acteurs du sacre des U23 dans le championnat espoirs. Suffisant pour être lancé dans le grand bain cette saison : titulaire à temps plein, il est une des pièces maîtresses d’une équipe de Genk qui caracole en tête du championnat.
El Khannouss correspond au profil du milieu offensif frisson : soyeux dans son toucher de balle, doué pour conserver le ballon et fin dribbleur. Très technique, il ravit toujours le public de la Cegeka Arena par ses talonnades ou ses roulettes. Si c’est dans le cœur du jeu qu’il fait le plus parler son talent, il sait aussi se montrer utile en permutant avec ses ailiers. Alors qu’il avait déjà porté les maillots des espoirs de la Belgique et du Maroc à plusieurs reprises, il opte définitivement pour la sélection marocaine fin 2022 à la suite de la convocation de Walid Regragui pour la Coupe du monde. Le joueur prendra part à une seule rencontre, celle pour la troisième place face à la Croatie.
Le Marocain peut encore épurer son jeu, gagner en puissance physique et surtout, apprendre à être décisif dans le dernier tiers adverse. Car d’un point de vue statistique, le meneur de jeu possède un bilan famélique : aucun but et deux passes décisives depuis le début de saison. Les chiffres ne peuvent pas résumer un joueur de son âge et de son talent, mais il est certain que cela pourrait lui porter préjudice sur le long terme. La Pro League a déjà connu de grands talents marocains, tels que Mbark Boussoufa ou Mehdi Carcela. Ces deux superbes joueurs n’ont toutefois jamais vraiment réussi en dehors des terrains belges. El Khannouss se devra de surpasser ses prédécesseurs pour épouser une carrière à la hauteur de son talent.