La phase de poules du Mondial 2022 vient de prendre fin après des qualifications historiques, notamment celle du Maroc. Ces récentes journées ont également débouché sur des éliminations inattendues.
Le top : Cette sélection marocaine écrit l’histoire
Depuis 1986, les Marocains n’avaient plus goûté au plaisir d’une qualification en huitièmes de finale de Coupe du monde. Désormais, l’exploit vient d’être réédité par les hommes de Walid Regragui.
Opposés au Canada, les Lions de l’Atlas ne prennent pas longtemps à entrer dans leur rencontre. Dès la 4e minute de jeu, le pressing de Youssef En-Nesyri oblige Milan Borjan a déserté ses buts. Le portier canadien dégage le ballon, mais se loupe complètement, ce qui profite à Hakim Ziyech. L’attaquant de Chelsea se fait alors un malin plaisir pour glisser le ballon au-dessus de tous les maillots rouges canadiens afin d’ouvrir la marque (4’, 0-1). Le Canada tente de réagir, principalement par des attaques rapides, mais avec un manque cruel de précision. Par la suite, le Maroc appuie sur l’accélérateur. Achraf Hakimi envoie un long ballon pour En-Nesyri, qui poursuit sa course vers le but et crucifie Borjan (23’, 0-2). Peu de temps après, les Marocains passent proches du 3-0, mais la rencontre prend une tout autre tournure. Sur un centre de Sam Adekugbe, Nayef Aguerd dévie la trajectoire dans son propre camp (40’, 1-2). Les Canadiens reviennent à une unité de leurs adversaires, qui laissent planer le doute.
Notamment en seconde mi-temps. Période durant laquelle les coéquipiers d’Alfonso Davies prennent le jeu à leur compte. Atiba Hutchinson trouve la barre transversale de Yassine Bounou, sauvé de peu (71’). Mais comme depuis le début de la compétition, le Canada manque de solutions offensives. L’entrée à l’heure de jeu de Jonathan David ne change rien.L’arbitre siffle la fin de la rencontre, au plus grand bonheur de tout un peuple marocain. Après 36 ans d’attente, le Maroc est de nouveau qualifié pour la phase finale d’un Mondial. Et en plus de cela, la sélection marocaine s’empare de la première place du groupe, grâce au scénario favorable entre la Croatie et la Belgique (voir par ailleurs).
Le coup de théâtre : Un scénario cinoque dans le groupe E
Le groupe E, le plus homogène aux premiers abords, pouvaient encore voir l’Espagne et l’Allemagne finir respectivement 3e et 4e de poule. Les Espagnols (4 points) affrontaient le Japon (3 points), et les Allemands (1 point) affrontaient le Costa Rica (3 points).
À la mi-temps des deux matchs, l’Espagne fait la course en tête. Tout comme l’Allemagne. D’un côté, Álvaro Morata s’est illustré. De l’autre, Serge Gnabry a inscrit, de la tête, son premier but du Mondial. Mais au retour des vestiaires, la donne change complètement. Au Stade international de Khalifa, le Japon renverse totalement la partie. Ritsu Doan porte le score à 1-1 (48’), puis Ao Tanaka permet aux Samouraïs Bleus de s’envoler à la première place du groupe (51’, 2-1). Malgré l’intervention litigieuse de la VAR, le but est bel et bien accordé. À cet instant, l’Espagne est deuxième du groupe et la Mannschaft est éliminée, malgré sa victoire.
La soirée prend, par la suite, un tournant bien plus délirant. Le Costa Rica recolle au score par l’intermédiaire de Yeltsin Tejeda, profitant d’une erreur de main grossière de Manuel Neuer (58’). L’égalisation ne change rien au classement provisoire. En revanche, le second but du Costa Rica (70’) modifie l’issue du groupe. Les latino-américains sont provisoirement deuxièmes et qualifiés pour les huitièmes de finale ! L’Espagne et l’Allemagne, quant à eux, sont éliminés, de manière provisoire. Finalement, la Mannschaft réagit et reprend les devants grâce à un doublé de Kai Havertz (73’, 85’) et un ultime but de Niclas Füllkrug (89’). Finalement, cette victoire ne leur assure pas la qualification puisque le Japon est parvenu à maintenir le score de 2-1. Le Japon et la Roja filent donc en huitièmes de finale.
La déception : La Belgique quitte le Qatar
La Belgique assiste certainement à la fin de sa « génération dorée ». Génération qui n’aura remporté aucun titre, mais qui est parvenu à provoquer des émotions plus ou moins fantastiques à ses supporters. Mais cette année, la tâche était trop ardue pour les hommes de Roberto Martinez. Pour l’Espagnol aussi, lui qui a annoncé sa démission après le dernier match de Coupe du monde des Diables Rouges.
Face à la Croatie, et étant donné que le Maroc gagnait contre le Canada, la Belgique avait impérativement besoin de l’emporter face aux vice-champions du monde en 2018. Sans Romelu Lukaku, ni Eden Hazard, au coup d’envoi, le compte rendu de la première période s’est avéré bien triste. Malgré cinq tirs au but, aucun n’était cadré de la part des attaquants belges. C’est pourquoi le sélectionneur belge procède à un changement dès le retour des vestiaires. Romelu Lukaku, le meilleur buteur de l’histoire de la Belgique (65 buts), entre en jeu à la place de Dries Mertens. De retour de blessure, le buteur milanais n’a pas su saisir les nombreuses opportunités qui se sont offertes à lui (60’, 87’, 90’).
Finalement, l’étincelante Belgique du dernier Mondial en Russie a laissé place à des Diables Rouges frileux. Éliminés, les Belges disent adieu au Qatar. Ils disent aussi adieu à leurs « anciens » tels que Vertonghen ou Alderweireld. « Quand c’est la fin de quelque chose, c’est le début d’une autre. La relève a beaucoup de qualité », a tenu à souligner Thorgan Hazard après la rencontre.
Le but du 3e tour : Luis Chavez à la baguette
Face à l’Arabie Saoudite, le milieu mexicain Luis Chavez a inscrit l’un des plus beaux buts du Mondial. Sur un coup-franc plein axe, Chavez est venu loger le ballon dans la lucarne du but saoudien avec sa patte gauche. Un but qui ne vient pas consoler l’élimination du Mexique, mais qui restera gravé dans les mémoires.
L’action frappante : Une première depuis la Coupe du monde 1994
Après les deux premiers matchs de ce Mondial, trois sélections seulement détenaient les six points possibles. Il s’agissait de la France, du Brésil et du Portugal. Mais aucune des trois équipes n’est parvenue à poursuivre sur sa lancée.La France s’est inclinée face à la Tunisie, à la suite d’un scénario insensé, durant lequel le but d’Antoine Griezmann a été refusé après le coup de sifflet final (1-0). Le Brésil, qui avait fait le choix d’aligner une « équipe B », a été défait par le Cameroun (1-0). Et enfin, le Portugal a chuté devant la détermination sud-coréenne (2-1). Ainsi, aucune sélection ne pointe à neuf points après les trois matchs de groupe. Soit une première depuis la Coupe du monde 1994.
La déclaration signée… Heung-min Son
« Je suis fier des joueurs. Je pleure de joie, on a attendu ce moment tellement longtemps et on y a cru. Il y a eu des moments où je n’arrivais pas à donner le meilleur de moi-même et je remercie mes coéquipiers de m’avoir couvert quand je n’arrivais pas à remplir toutes mes obligations. »
Vainqueur 2 buts à 1 face au Portugal, la Corée du Sud accède aux huitièmes de finale de la compétition. Heung-min Son, l’emblème de cette sélection, a tenu à remercier ses coéquipiers pour le chemin parcouru. Ce parcours est d’ailleurs loin d’être fini, car les Guerriers Taeguk affronteront le Brésil ce lundi.