La phase finale du Mondial est lancée et les huitièmes de finale ont déjà réservé un spectacle d’anthologie. Plus particulièrement la dernière journée, durant laquelle le Portugal et le Maroc se sont qualifiés pour la suite de la compétition.
Le top : Le Portugal s’offre un récital

Le coup d’envoi du dernier match des huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022 était prévu à 20 heures. Mais, le sélectionneur portugais Fernando Santos a quelque peu fait avancer l’instant. En titularisation le jeune Gonçalo Ramos en pointe de l’attaque, au détriment de Cristiano Ronaldo, Santos a surpris tout le monde. Il a surtout pris de gros risques.
Le jeune homme de 21 ans devait avoir une pression folle en entrant sur la pelouse du Satde de Lusial. Une pression qu’il a vite atténuée en inscrivant le premier but de la rencontre d’un sublime enchaînement. Du contrôle pied droit, à la frappe surpuissante du pied gauche, l’attaquant du Benfica n’a laissé aucune chance à Yann Sommer (17’). Face à la Nati, le joyau portugais n’a pas hésité lorsqu’il fallait grappiller les ballons. C’est lui qui s’est démarqué au premier poteau pour venir couper le centre de Diogo Dalot et asséner un violent coup derrière la tête des Suisses (51’, 3-0). Entre temps, Pepe était venu inscrire le but du break sur corner (33’).
À l’origine du quatrième but de la Seleçao inscrit par Raphaël Guerreiro (55’), Joao Félix a également rayonné. Très souvent dans l’ombre de Bruno Fernandes et autres, cette fois-ci, le prodige a été la rampe de lancement de nombreuses offensives portugaises. Remplacé par Ronaldo, le Madrilène a mis fin à sa prestation en signant une passe décisive pour Ramos (67’). Avant cela, Manuel Akanji avait réduit la marque. Mais en fin de match, Rafael Leão est venu mettre un terme à la rencontre d’une sublime enroulée (90’+2, 6-1).
Avec trois buts à son compteur, le numéro 25 Gonçalo Ramos est devenu le plus jeune joueur auteur d’un triplé dans un Mondial, depuis Florian Albert en 1962 avec la Hongrie. À travers ce triplé, Ramos a surtout démontré toute la panoplie du buteur qu’il peut être. Capable de marquer en force comme sur le premier but, mais aussi en douceur comme sur son dernier but, Ramos a clarifié les choix de son sélectionneur. Et il a surtout envoyé son pays en quarts de finale du Mondial. Le Portugal y retrouvera le Maroc.
Le coup de théâtre : Les Lions de l’Atlas entrent un peu plus dans l’histoire

Une prestation honteuse, magnifique, historique… Tous les adjectifs ont été utilisés pour qualifier la victoire héroïque du Maroc en huitièmes de finale du Mondial face à la Roja de Luis Enrique. En tout cas, les joueurs de Walid Regragui ont vu leur abnégation et leur détermination payées face à des Espagnols incapables de trouver la faille. Et pourtant, la Roja a monopolisé le ballon durant toute la rencontre (77% de possession de balle).
Comme à son habitude, l’Espagne n’a pas su faire mieux que « jouer à la balle-balle ». Marco Asensio a vu sa frappe trouver le petit filet durant le premier acte, et puis plus rien. Ce sont même les Marocains qui se sont créés les plus grosses frayeurs de la première mi-temps. Par l’intermédiaire de Nayef Aguerd notamment (42’). Au retour des vestiaires, le Maroc a commencé à reculer. Le rythme de la rencontre a progressivement diminué, au grand bonheur de Sofyan Amrabat. Le milieu de la Fiorentina a été l’un des acteurs de cette rencontre par sa présence physique et son intelligence de jeu, mais a souffert de ses douleurs au dos.
Et même avec Amrabat, la tour de contrôle, le Maroc a parfois cru voir son destin s’envoler. Dans le temps additionnel, Yassine Bounou a écarté un coup-franc de Dani Olmo, qui aurait pu éviter à l’Espagne trente minutes de souffrances supplémentaires. Deux périodes de prolongations durant lesquelles les Lions de l’Atlas ont incarné la bête sauvage, qui ne lâche rien. Jusqu’à l’ultime séance des tirs aux buts. Au cours de cette séance, Yassine Bounou n’a laissé aucune chance à l’Espagne. Le portier du FC Séville est parvenu à repousser toutes les tentatives adverses. Et Achraf Hakimi a soldé le sort de la rencontre en inscrivant une délicieuse panenka. Au plus grand bonheur des 40 millions de Marocains.
La déception : À deux doigts d’un nouvel exploit, le Japon quitte la compétition

Après avoir battu l’Allemagne et l’Espagne, les Japonais se mesuraient aux terribles Croates. Ou plutôt horrible, au vu du jeu proposé par les coéquipiers de Luka Modric. Face aux Samurai Blue, recroquevillés dans leur zone du terrain durant une bonne partie de la première mi-temps, la Croatie a développé un football indécis. Ivan Perisic s’est tout de même offert l’opportunité la plus dangereuse des 45 premières minutes (8’). Les Japonais ont par la suite profité des errances défensives pour amener du danger sur les buts de Dominik Livakovic. Et la faille est survenue après une combinaison sur un corner du Japon. Pour, au bout du compte, trouver Daizen Maeda entre les défenseurs croates (43’, 1-0).
Mais la Croatie, vice-championne du monde en titre, a montré des ressources qu’on lui avait presque oubliées depuis quatre ans. Sur un centre plutôt anodin, Perisic est venu percuter le ballon de la tête pour ramener les deux équipes à égalité (55’, 1-1). Les Vatreni ont par la suite pris le jeu à leur compte. Sans parvenir à déséquilibrer le bloc très compact du Japon. Même si Modric (63’) et Ante Budimir (67’) ont cru voir leurs tentatives au fond, la Croatie n’a pas su inscrire le deuxième but. Pas même au cours de prolongations, qui ont été trente minutes de supplice que se sont infligés les amoureux du ballon rond.
Comme attendu, le sort de la partie s’est joué aux tirs aux buts. Face à Livakovic infaillible, et sous une pression accablante, les joueurs de Hajime Moriyasu ont offert, sur un plateau, la victoire finale à leurs adversaires. Les Croates, spécialistes des matchs à rallonge, ont joué de leur expérience récente. Depuis l’Euro 2008 inclus, les Vatreni ont été à six reprises en prolongation lors de leurs sept matchs à élimination directe.
Le but des 8es de finale : Mbappé tient le secret de la frappe enroulée

Face à la Pologne, la France mène de deux buts grâce à une première inspiration géniale de Kylian Mbappé et un but d’Olivier Giroud. Le jeune Bondynois réédite en toute fin de match. Servi dans la surface par Marcus Thuram, Mbappé s’emmène le ballon de l’extérieur du pied. L’attaquant décidé alors d’enrouler dans la lucarne opposée. Wojciech Szczęsny, le portier polonais, ne peut rien faire face à ce bijou du jeune Français.
L’action frappante : Le Brésil de Tite danse

C’est une action frappante, car elle est plutôt rare. On assiste régulièrement à des célébrations de buts où les joueurs viennent exulter avec leur entraîneur. Mais cette fois-ci, le sélectionneur brésilien Tite ne s’est pas contenté de se faire « tapoter » par ses joueurs. Ce dernier a dansé avec Richarlison, le buteur, et tous ses coéquipiers autour de lui. En imitant un pigeon, Tite a laissé place à une scène aussi drôle que forte de sens. Elle est signe que la sélection brésilienne jouit d’une cohésion interne très tenace.
La déclaration signée… Luis Enrique
« J’ai été agréablement surpris par le numéro huit marocain. Oh mon Dieu, mais d’où vient ce gars ? Il a très bien joué, il m’a surpris. »
En conférence de presse d’après-match, Luis Enrique, le sélectionneur espagnol, s’est montré surpris de la prestation d’Azzedine Ounahi. Le milieu marocain, qui évolue au SCO d’Angers, semble avoir séduit l’ancien entraîneur du FC Barcelone. Un éloge qui devrait flatter, sans conteste, le jeune milieu de terrain.