Come-back LDC (1/3) : 2013, le Klassiker au sommet de l’Europe

Crédit : Eurosport

En 2013, la Bundesliga est à l’honneur en Ligue des Champions. Le Borussia Dortmund et le Bayern Munich s’affrontent dans une Klassiker historique, en finale. Les joueurs de la Ruhr n’ont plus atteint la finale depuis leur victoire en 1997. Pour les Bavarois, il est temps de prendre leur revanche après leur défaite en finale l’année précédente. Alors place au spectacle.

À la suite d’une campagne de Ligue des Champions assez folle, les deux cadors allemands se rencontrent dans une finale électrique. Mais avant d’en arriver à cette confrontation, il faut retracer le parcours de ces deux équipes. 

Dortmund dans le groupe de la mort

Les Jaune et Noir, emmenés par Jurgen Klopp, ne tirent pas un groupe facile, composé du Real Madrid, de l’Ajax et de Manchester City. Les Borussen ressortent premiers de ce “groupe de la mort” et ne subissent aucune défaite. Direction alors les huitièmes de finale, où ils rencontrent le Chakhtar Donetsk. Le match aller se conclut par un nul à l’extérieur (2-2). Le match retour est mieux géré avec une victoire facile 3 buts à 0.
En quart de finale, les joueurs de Jürgen Klopp tirent Malaga, un petit poucet qui fait alors une campagne exceptionnelle. Après un match nul et vierge à l’aller (0-0), les Allemands remportent le retour 3 buts à deux 2 grâce à  une folle remontada dans le temps additionnel. En demi-finale, c’est un très gros poisson qui tombe puisque le match les opposera de nouveau au Real Madrid. Après une double confrontation exceptionnelle, Marco Reus et ses coéquipiers battent les Merengues sur le score de 4 buts à 3, au cumul, avec un total de quatre buts pour Robert Lewandowski. C’est ainsi que le BVB atteint la finale de la Ligue des Champions 2013.

Montée en puissance du Bayern

De son côté, le Bayern Munich hérite d’une poule plus facile, mais les Bavarois vont tout de même rencontrer des difficultés. Ils sortent premiers de la phase de poule avec un total de quatre victoires, un match nul et une défaite : le tout face au LOSC, à Valence et au BATE Borisov (club Biélorusse). En huitième de finale, les joueurs entraînés par Jupp Heynckes sont opposés à Arsenal. Après une victoire 3 buts à 1 à l’extérieur, les Allemands perdent 2 buts à 1 à domicile. Ils passent néanmoins au tour suivant grâce à la règle du but à l’extérieur.
En quart de finale, c’est la Juventus de Turin qui est éliminée par les Rekordmeister, vainqueur deux buts à zéro lors des deux confrontations. Pour la demi-finale, ce n’est nul autre que le FC Barcelone. Les Allemands sont chirurgicaux et humilient les Blaugranas 7 buts à 0 sur l’ensemble des deux rencontres. Et alors que tout le monde s’attendait à voir un Clasico en finale de Champions League, le dernier match de cette édition est bel est bien totalement allemand : un Klassiker surprise !

Un match pour les livres d’histoire

C’est du côté de l’Angleterre et plus précisément de Londres que le match prend place. Les 22 acteurs entrent sur la pelouse du stade Wembley dans une ambiance bouillante. Dans ce face à face, les deux équipes joueront en 4-2-3-1. Ce samedi 25 mai 2013, le coup d’envoi est donné à 20h45.

C’est le Bayern qui commence avec quelques minutes de possession vierge dans leur partie de terrain. Ce sont néanmoins les joueurs du BVB qui se procurent la première grosse occasion. Servi par Marco Reus à 20 m du but, Robert Lewandowski décoche une enroulée qui se rapproche de la lucarne. Neuer ne lui en laisse pas le temps et claque le ballon, l’envoyant directement en corner. La première période voit mettre les deux grands gardiens à l’honneur, chacun d’entre-eux réalisant plusieurs parades. À l’image du superbe arrêt du pied de Neuer sur une frappe de Jakub Blaszczykowski, mais aussi de la parade réflexe de Roman Weidenfeller sur une tête à bout portant de Mario Mandzukic. Finalement, les 45 premières minutes laissent place à une légère domination des Jaune et Noir, mais aucun but n’est inscrit.
Tout se passe alors en seconde mi-temps. Peu après l’entame de celle-ci, les joueurs des deux équipes se crispent. Le jeu devient plus brouillon, les mauvaises passes s’enchaînent et, avec elles, leur lot de fautes inutiles. La première action dangereuse arrive sur un corner des Bavarois, lorsque Mandzukic tente de placer une tête (58’) qui manque trop de puissance et de précision pour inquiéter le gardien adverse. Les joueurs du Bayern reviennent à la charge, le ballon étant à peine dégagé. Ribéry, la légende bavaroise, déborde sur le côté gauche, et face à trois défenseurs, il adresse une passe dans un trou de souris vers Arjen Robben. Le Néerlandais contrôle vers la ligne de corner, efface Weidenfeller et Marcel Schmelzer d’une passe vers Mandzukic. Le Croate n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide (59’, 0-1).

Klassiker 2013
Crédit : La Depeche

Le match est lancé

Il n’en fallait pas plus pour lancer la rencontre. Alors, les joueurs de Jürgen Klopp se lancent à l’assaut de la forteresse munichoise. Sept minutes plus tard, Marco Reus se retrouve excentré et ne semble pas en position dangereuse, mais Dante, maladroit, décide de stopper l’attaquant en lui assénant un coup de pied au ventre. Nicolas Rizzoli, l’arbitre de la partie, siffle instantanément penalty. C’est le milieu de terrain Ilkay Gündogan qui s’en charge, ne laissant aucune chance à Manuel Neuer, pris à contre-pied (67’, 1-1). Le match devient ensuite électrique, et à la 71e minute, le Bayern pense bien reprendre les devants, car Thomas Müller efface le gardien et sert Robben, seul au second poteau. 

Et alors que le ballon s’apprête à franchir la ligne et que le Néerlandais n’a plus qu’à la pousser au fond, Neven Subotic intervient miraculeusement et sauve son équipe. Deux minutes plus tard, c’est le BVB qui croit prendre l’avantage, lorsque Lewandowski arme une volée qui termine dans la lucarne de Neuer. Le ballon avait néanmoins été contrôlé par le bras selon l’arbitre. Le réel tournant du match a lieu en toute fin de match. Sur une talonnade de Franck Ribéry, Arjen Robben se retrouve seul dans la surface et en profite pour caresser le ballon qui finit lentement sa course dans les filets (89′, 1-2). C’est ainsi que Jupp Heynckes et ses joueurs remportent la cinquième Ligue des Champions de leur histoire.

Le fait marquant : Mauvais karma pour Subotic

Crédit : Globo.com

Neven Subotic, le défenseur serbe du Borussia Dortmund a donc perdu cette finale. À l’inverse, la saison précédente, il avait remporté le titre de Bundesliga et tout ne s’était joué qu’à un match face… au Bayern Munich. Lors de ce match les Jaune et Noir mène d’un but, mais le portier du BVB commet une erreur et provoque un penalty. Arjen Robben s’en charge, mais ne trompe pas Weidenfeller, le gardien allemand. Il n’en fallait pas moins pour que Subotic viennent narguer le Néerlandais à quelques centimètres de son visage. Finalement, ce pénalty a certainement coûté le titre au Bayern. Un an plus tard, Robben se venge en terminant finit homme du match de la finale de Ligue des Champions, avec une passe décisive et un but au compteur.
Plusieurs années plus tard, Subotic participe à un match de charité alors qu’il a pris sa retraite. Pour se moquer de la réaction qu’il avait eu lors de ce penalty en 2012, il réitère ce comportement lorsque ses adversaires ratent un penalty. Comme quoi, c’est un défenseur ayant de l’autodérision. 

Dorian Marchiset

Partagez avec :

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *